🇸🇳 Bassirou Diomaye Faye : « Briser le silence sur le massacre de Thiaroye pour honorer nos morts »

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a présidé ce dimanche 1ᵉʳ décembre la cérémonie marquant le 80ᵉ anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, un moment chargé d’émotion et de symbolisme. Dans un discours empreint de gravité, il a souligné la nécessité de lever le voile sur cet épisode tragique et de rendre justice aux victimes.

Une tragédie effacée par l’histoire coloniale

Le chef de l’État a rappelé les circonstances du massacre survenu à l’aube du 1ᵉʳ décembre 1944, où des tirailleurs sénégalais, réclamant leurs primes et indemnités, ont été abattus par les forces coloniales françaises. « Le massacre de Thiaroye est une page sombre de notre histoire, marquée par la répression sanglante des droits légitimes des soldats africains », a-t-il déclaré, dénonçant également les tentatives de dissimulation orchestrées à l’époque par les autorités coloniales.

Une commémoration panafricaine

Le président Faye a insisté sur l’importance de replacer cet événement dans une perspective africaine :

« Thiaroye est pour nous l’occasion d’accorder aux victimes le statut de ‘morts pour l’Afrique’ et pour l’esprit panafricain. »

Il a salué les œuvres littéraires et artistiques, comme celles de Léopold Sédar Senghor et de Keïta Fodéba, qui ont contribué à immortaliser ce drame.

Une rupture avec le passé

Sous le mandat de Bassirou Diomaye Faye, une nouvelle dynamique semble s’amorcer :

« Avec ce 80ᵉ anniversaire, nous amorçons une rupture avec le silence complice des régimes précédents. Nous nous engageons à restaurer la vérité historique et à honorer la mémoire des victimes. »

Le président a également exprimé sa gratitude envers les membres du comité de commémoration et les partenaires institutionnels pour leur engagement dans cette entreprise mémorielle ambitieuse.

Objectif : un récit africain pour l’avenir

Le discours s’est conclu sur une note prospective :

« Cette commémoration doit servir à bâtir une pédagogie de l’unité et de l’intégration africaine, fondée sur une mémoire partagée et sur la justice. »

Bassirou Diomaye Faye a appelé à une collaboration franche avec la France pour accéder aux archives encore inaccessibles et lever définitivement le mystère sur les événements de Thiaroye.

Cette cérémonie a marqué une étape cruciale dans le devoir de mémoire, tout en ouvrant une voie vers une reconnaissance plus large des sacrifices des tirailleurs sénégalais.